Valère Novarina: Der Mensch außer sich
Übersetzt aus dem Französischen von Leopold von Verschuer
Zweisprachige Leseprobe

(…)

J’étais cloueur de Stop : ma vie se passait à cloudre. A installer des stops, sur des passages de routes, pour que nos piétons traversassent… Activité qui allait bon train… Puis le temps m’est apparu et m’a fui… Puis je me suis aperçu que c’était moi qui étais ici : je ne clouais que des stops, stop sur stop, livrant passage à des camions automobiles livrant camions-poubelles, tout ceci, le matin tôt, à Rungy, à Huit, à Action-les-Plâtres, à Régis-sur-Yteau. Elles bondiraient à moteur rugissant, si fort que je les entendrais encore si elles étaient encore là !... puis elles s'arrêteraient soudain de cesser de bondir…
 

C’est alors qu’on m’a demandé de dé-remplacer un feu rouge par un vert, en m’habillant moi-même de ce costume orange-marron…mais le feu vert verdit et toutes les autos partuiiiirent ! et il n’y avait plus de sécurité ! Et il n'y avait donc plus personne à traverser ici-bas. Alors la suite m'écrasa. Et je mourus cada, tout le long du jour épatant.

J'ai été donc écrasé et tombé ici pour rien, ici, à l'emplacement où vous verrez, à la fin, cette croix. Un restaurant Morel a été ici édifié, puis une chaîne Hurlodîne, puis Micamax… Elle s’est élevée maintenant, l’heure de notre chute.

Parmi l'humanité où on me disait d’aller, j’voulais cesser d’courir. Parmi l'inhumanité qui mange rien que des cailloux. Si c’est pas du pain, en guise de rien.
 

Alors je répétai à mon corps de faire le chien et il se tut. Et il pensa désormais en noir-et-bleu.

La vie est déserte. Elle est morte pour les morts. A la fin, on devient des animaux… Comment peux-tu parler, si tu es mort, redis-je redis-je à mon cada – alors que mon corps est là, seul, qui vit dans c’t’amertume?…

Si je t’anime plus, tu tourneras cadavre, tu rejoindras publiquement le bon silence des choses...

Alors, pour le jouer cadavre, je le rompis et je le partagea; alors je repentis mon corps devant toutes ces bouches pour qu’elles fassent les mortes avec, et qu’elles se tussent avec – ou qu’elles en sortent !

J'envisageais de passer la suite de ma vie à travailler cuisine dans un p’tit restaurant interrogatif mais tranquille : j'avais même plus la tête à être, ni même une voix qui me creuse en un chien, ni même encore assez d’oreilles et d’vanité pour m’écouter pisser sur les feuilles… Alors une voix creuse ma voix… ni même la voix qui creuse ma voix… ni même mon cadavre qui fléchit… Ainsi entendis-je ma voix, comme celle de celui qui mentait, ou comme une personne qui creuserait à l’intérieur de moi, ou comme une personne qui creuserait encore, et jusqu’à la mort, à l’intérieur du corps d’un bonimenteur. Je cessai donc de clouer, pourfendre et entasser mes branches cassées.

A l'intérieur d'un bonhomme, il y a un bonhomme!

J'avais eu deux enfants, dont l'un des deux est encore à l’heure actuelle présent à Manosque et représentant en vin. L'autre est un être complètement-entièrement construit en souffrance… Et c’est ainsi que mon fils souffrit, de même que moi-même quand j’avais eu son âge. Le troisième était un être complètement policé et urbain et étranger à nous trois. Mais son frère de souffrance est une créature de la pure souffrance.

Quand j'aurai quitté ce solennel plafond, couvrant cette scène si solennelle, vous direz à tous que je n'étais qu'un vivant ici, que vous avez aperçu : et vous aurez sans doute raison… Voici bilan... Voici mes luttes de vie… Voulez-vous prendre ceci ? ... Ce sont des choses pour la vie… des particules de monticule que je vous cède pour pas cher... Prenez : c'est pas rien.

 

Chanson pauvre.

« Je me serre moi-même la pogne :
C'est sans espoir…
Y a pas qu'les saisons qui m'rognent
Tout mon avoir.

Vois-tu c' rat,
Là-bas qui trotte
Tout en rond dans son réduit
Ouvre donc lui la cage !
ou passe par le garage !
Du cagibi !

Une corde suffit-elle ?
Comme solution
Ou bien un morceau d'ficelle ?
Et un crayon.

Je vais tracer au compas
La limite qui est invisible
Entre naître… et n' être pas
Entre n’être … et naître pas »

L’Ouvrier du drame l’allonge sur un
chariot, après avoir placé entre ses mains

un cierge allumé – et l’emporte.

Tant que ce cierge brû-le-ra
Cette pièce du-re-ra !

 

Valère Novarina: L'Homme hors de lui. P.O.L., Paris, 2018.

(…)

Ich war Stoppnagler: mein Leben bestand darin, zu nägeln. Stopps zu installieren an Straßenübergängen, dass unsere Fußgänger hinüber können … Tätigkeit, die flott vonstatten ging … Dann zeigte sich die Zeit mir und nahm vor mir Reißaus … Dann fiel mir auf, dass ich es war, der hier war: ich nagelte nur Stopps, Stopp auf Stopp, ließ Kraftfahrlieferwagen durch, die Abfalllaster lieferten, all sowas, morgens früh, nach Roda, nach Acht, nach Aktion-Platen, nach Regnitz-Itzoe. Sie bäumten sich mit heulendem Motor, so laut, dass, wären sie noch da, ich sie noch hören könnte! … dann räumten sie auf einmal damit auf, mit dem Gebäume aufzuhören …
 

Woraufhin man von mir verlangt hat, eine rote Ampel durch ein grüne zu entwechseln, während ich mir selber dieses braun-orangene Kostüm anzog … doch das grüne Licht ergrünte und alle Autos fuhüüüüren los! und aus war‘s mit der Sicherheit! Und also war da niemand mehr zum Überqueren hienieden. Dann überfuhr mich die Fortsetzung. Und ich starb leichlich, den gänzlich hinreißenden Tag über.

Ich war demnach überfahren und hier hingefallen für nix, am Standort hier, wo ihr am Ende dieses Kreuz erblickt. Ein Wirtshaus Mördel wurde hier errichtet, dann eine Hurlodini-Kette, dann Mikamax … Sie hat sich aufgerichtet just zur Stunde unsres Sturzes.

In der Menschheit, in die zu gehen man mich hieß, wollte ich mit dem Gerenne aufhören. In der Unmenschheit, die nichts als Kiesel frisst. Vielleicht auch Brot, besser als tot.
 

Dann empfahl ich meinem Leib aufs Neue, er möge Hündchen machen, worauf er schwieg. Und dachte fortan in Schwarz-Blau.

Das Leben ist wie ausgestorben. Für die Toten ist es tot. Am Ende werden wir zu Tieren … Wie kannst du reden, wenn du tot bist, wiederholt-ich-wiederholt zu meiner Leich – wo mein Leib doch vorhanden ist, allein in dieser Bitternis, in der er lebt? … 

Wenn ich dich nicht mehr bewege, wirst du dich zum Leichnam wandeln, wirst öffentlich ins gute Schweigen der Dinge eingehen …

Sodann, um ihn Leichnam vorzuspielen, brach ich ihn und teilte ihn; dann reute mich mein Leib vor all diesen Mündern, damit sie das Tote mitspielten und den Mund mithielten – oder aus ihm rausschielten!

Ich erwog, mein Leben damit fortzusetzen, in einer kleinen Gastwirtschaft zu küchenhelfern, die fraglich, aber friedlich war: ich hatte nicht mal mehr den Kopf dafür, zu sein, noch sogar ‘ne Stimme, die mich im Hunde höhlt, noch sogar genügend Ohren oder Dünkel, mir zu lauschen beim Pinkeln aufs Laub … Woraufhin eine Stimme meine Stimme höhlt … noch sogar die Stimme, die meine Stimme höhlt, geschweige meine Leiche, die sich böge … So vernahm ich meine Stimme, wie von dem, der löge, oder wie eine Person, die mein Inneres höhlt, oder wie eine Person, die zu höhlen droht und bis zum Tod alles einem Lügenbeutel aus dem Leibe zöge. Ich hörte also auf zu nageln, brandmarken und meine zerknickten Äste aufzustapeln.

Im Inneren von einem Männlein ist ein Männlein!

Zwei Kinder hatte ich bekommen, von denen gegenwärtig eins von beiden noch zugegen ist in Marktredwitz und Weinvertreter. Das andere ist ein gänzlich-vollständig aus Schmerz gebautes Wesen … Und so kam‘s, dass mein Sohn dasselbe wie ich selber litt, als ich in seinem Alter war. Der dritte war ein vollkommen geschliffenes und urbanes Wesen und uns dreien fremd. Aber sein Schmerzensbruder ist eine Kreatur von reinstem Schmerz.

Wenn ich diese feierliche Decke verlassen haben werde, die diese so feierliche Bühne deckelt, sagt allen, ich war hier nur ein Lebender, den ihr bemerkt habt – und ihr werdet zweifellos Recht haben … Hier Bilanz … Hier meine Lebenskämpfe … Möchten Sie das nehmen? … Es sind Dinge fürs Leben … Partikel vom Vehikel, die ich Ihnen ganz billig abtrete … Nehmt hin: das ist nich‘ nix.

 

Armes Lied.

„Ich drück mir selbst die Pratzen:
Ein schlechter Witz!
Nicht nur die Jahreszeiten kratzen
An mei‘m Besitz.

Siehst du diese Ratte
Da unten traben
Rum in ihrer Kasematte
Schließ ihr doch
Den Käfig uff!
Oder komm durchs Loch!
Vom Kabuff!

Ob ein Seil wohl reicht?
Als letzter Kniff
Ein Stückchen Schnur vielleicht?
Und ein Stift.

Ich werde mit dem Zirkel
Die unsichtbare Grenze ziehen
Zwischen sein … und ungeboren
Zwischen unsein … und geboren.“

Der Dramenarbeiter legt ihn auf einen
Karren,platziert eine angezündete Kerze zwischen
seine Hände – und fährt ihn hinaus.

So lange diese Kerze gli-immt
Dauert dieses Stück besti-immt!

 

Valère Novarina: Der Mensch außer sich. Aus dem Französischen von Leopold von Verschuer. Friedenauer Presse, Berlin, 2022.